Fondée en 2000, la compagnie germano-helvétique réunit la chorégraphe suisse Rafaële Giovanola et le dramaturge allemand Rainald Endrass. Depuis la saison 2004/05 CocoonDance produit et joue dans le théâtre indépendant Theater im Ballsaal à Bonn, Allemagne, et s'est établi en tant qu'institution d'art de la danse avec un réseau important non seulement dans le monde artistique, mais aussi dans le domaine de l'éducation culturelle. Un pilier important de la Compagnie est situé dans le canton suisse du Valais, où CocoonDance est coproduit depuis 2010. En 2020, CocoonDance a été nommée artiste associée du Théâtre du Crochetan à Monthey. Depuis sa création, la compagnie a produit une cinquantaine de spectacles complets qui ont tourné sur les cinq continents, ont été récompensés par de nombreux prix et ont été invités à des festivals et plate-forme en Allemagne et en Suisse comme le Tanzplattform Deutschland, Steps, Tanz NRW, Antigel, Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Les Hivernales Avignon et autres.

Le moteur de ces 24 années de développement artistique est l'improvisation, une forte dramaturgie et un accent prononcé sur le travail d'équipe continu. Avec ses productions, CocoonDance ne fait pas seulement tomber les barrières spatiales de l'expérience scénique conventionnelle, mais joue également de manière sophistiquée avec notre perception des corps. Le public ne participe pas seulement à une (nouvelle) représentation de la réalité, mais aussi à sa création. Le travail de CocoonDance peut être expliqué comme une réflexion sur la danse et le corps lui-même, comme un déplacement de l'espace de danse de l'espace narratif vers un espace de perception et de pensée.

Rafaële Giovanola chorégraphe et metteuse en scène suisse, née à Baltimore, USA. Après sa formation de danseuse classique chez Marika Besobrasova à Monte-Carlo et un premier engagement en tant que soliste à Turin, Rafaële Giovanola est engagée par Egon Madsen au Ballet de Francfort. Elle danse le répertoire classique et des chorégraphies contemporaines et surtout elle rencontre le chorégraphe William Forsythe. Sous son égide elle reste huit saisons, participant à toutes les productions mythiques du grand chorégraphe. Suit un engagement à Freiburg in Breisgau puis à Bonn sous la direction de Pavel Mikulástik, où elle interprète des rôles importants. Parallèlement à sa carrière de danseuse elle fonde en 2000 avec le dramaturge Rainald Endraß, le collectif performatif CocoonDance. La compagnie a construit un réseau important de partenaires en Allemagne et à l’étranger. En 2016-2018 elle obtient la bourse Théâtre-Pro pour une résidence triennale au Théâtre du Crochetan. Cette période de résidence renforce ces liens avec la ville de Monthey où elle met en place un projet de médiation pour la danse contemporaine et fonde en 2017 la Cie Junior montheysanne. En 2012 elle crée la Junior Company Bonn – They Might Be Giants, qui a reçu de nombreux prix tels que "Kinder zum Olymp", "Auf dem Weg zum Kinder- und Jugendkulturland NRW" et a été invitée en 2016, 2019 et 2023 aux "Tanztreffen der Jugend" dans le cadre du Berliner Festspiele. En 2020 elle devient artiste associée au Théâtre du Crochetan. La chorégraphe a été commissionnée par des théâtres et compagnies tels que, Ensemble Modern, Theater Osnabrück, Staatstheater Darmstadt et tanzmainz où elle crée SPHYNX pour lequel elle a remporté le FAUST 2022. 

Depuis 2016, les créations de CocoonDance peuvent être décrites par la figure de pensée du corps encore 'impensé'. La recherche de ce corps encore 'impensé' ne suit ni concept ni narration, mais recommence à chaque projet comme une recherche purement physique et ouverte au résultat.  Laurence Louppe et sa Poétique de la danse contemporaine, publiée en 1997, constituent une référence pour la figure de pensée du corps 'impensé'. Dans son livre, elle décrit la danse contemporaine comme un genre qui ne possède certes pas d'héritage légitime, mais qui possède en retour une énorme liberté de redécouvrir et de recréer sans cesse les représentations du corps et du mouvement.

CocoonDance trouve l'inspiration du corps encore 'impensé' dans l'échange avec des disciplines liées au mouvement généralement étrangères à la danse, ainsi qu'avec des danseurs qui n’ont pas de formation académique. Grâce à la recherche, à la réflexion et à la communication avec d'"autres" spécialistes du mouvement, comme par exemple la scène de la danse urbaine et du parkour, le folklore, la boxe thaïlandaise, le voguing, le théâtre, la danse de cultures extra-européennes, mais aussi les réfugiés, les élèves et les étudiants, Rafaële Giovanola et sa troupe ont acquis ces dernières années une compréhension élargie du corps et du mouvement et généré de nouvelles formes de corporalisation. Les concepts de mouvement traditionnels sont questionnés quant à leur essence, décomposés et transformés en vue d'une nouvelle forme de mouvement et de corporalité.

Le corps (artistique) "repensé" de cette manière nous permet de prendre conscience de la construction sociale du corps et du genre, ainsi que de la liberté de se réinventer sans cesse dans une nouvelle forme. Les expériences perceptives provoquées ne suivent aucune dramaturgie, si ce n'est celle du corps. Face aux capacités indéfinies des corps et à leurs liens de plus en plus étroits avec les nouvelles technologies, la chorégraphie en tant que poétique normative et ensemble de règles définies ne peut plus être maintenue. Il ne s'agit plus de savoir ce qu'est la chorégraphie, mais ce qu'elle peut être. Tout a le potentiel de devenir un sujet chorégraphique.

Mais alors, comment un langage chorégraphique peut-il être créé, interprété et partagé ? CocoonDance s'est posé cette question en créant un vocabulaire de mouvements basé sur le matériel du mouvement de ses pièces.

Comment faire émerger, visualiser et partager un langage chorégraphique? Reprenant le vocabulaire gestuel

créé depuis 2016, c’est à ces questions que se sont attelés R. Giovanola, R. Endraß et leur équipe. La compagnie travaille à la création d’un glossaire qui, dans un concept dynamique, fonctionne comme une archive ouverte,

en constante évolution. Il permet non seulement de stocker les savoirs acquis par l’expérience collective,

mais également de les examiner, les modifier dans un dialogue permanent. Ces réflexions artistiques sur l’écriture prouvent qu’il est possible de traiter le mouvement et l’écriture d’égal à égal et de faire émerger des formes qui

se situent à la frontière entre la théorie et la pratique, permettant ainsi une approche plus globale de la danse.

C’est dans ce contexte que se situe le travail de CocoonDance, qui mène depuis un certain temps une réflexion

sur la compréhension, la transmission et la fixation du mouvement par le langage. CocoonDance explore toutes les formes langagières, écrites et graphiques que peut revêtir la description du mouvement. Il fournit des outils permettant de voir et de décrire la complexité du mouvement dans toutes ses composantes émotives, qualitatives et motrices. Cependant, il ne s’agit pas de fixer le mouvement dans sa description, mais de le communiquer et de permettre son exécution. Les divergences sont possibles, bienvenues. C’est là que réside toute l’ouverture de ce glossaire, qui – faisant fi de débats stériles sur la fixation de l’éphémère – tient compte du fait que le mouvement ne pourra jamais être totalement capté par la description. « C’est précisément dans la différence entre danse et langage, entre mouvement et description, que réside le potentiel d’un ‘art de la description’ qui, à son tour, peut être une source d’inspiration pour la danse. Dans ces conditions, la description du mouvement va bien au-delà de l’établissement de concepts et de la simple transmission d’un savoir préétabli, elle permet de réinventer le mouvement par le langage. Ainsi, ces descriptions incitent à une réflexion fondamentale sur la transmission de

la danse, tant sur le plan artistique que scientifique ou social. Soulignons enfin que le glossaire de CocoonDance

a ceci d’agréable qu’il apporte des réponses aussi complexes et nuancées que leurs chorégraphies. »

(Isa Wortelkamp, Université de Leipzig)

Par ailleurs, ce travail a pour objectif la mise en place d’un instrument qui peut-être utile à tous les professionnels de la danse, et plus largement à toute personne travaillant sur le mouvement. Dans ce but CocoonDance a créé application MoveApp. Toutes les informations enregistrées sur les mouvements et leurs descriptions sont mises gratuitement à la disposition des personnes intéressées, servant à la fois d’outil et d’inspiration.

L’application, en tant que média populaire, facile d’accès et interconnecté combiner idéalement les avantages

d’une archive et les fonctionnalités d’un support pratique. En outre, des éléments interactifs permettent des modifications et des ajustements constants. Les concepts décrits dans cette application auraient pour fonction première d’inviter l’utilisateur à explorer, à élargir les possibilités (physiques) de son propre corps. Ces descriptions sont intentionnellement laissées à la libre interprétation et à la créativité de l’individu. Sur le long terme, cet outil devra permettre à un grand nombre de « professionnels du mouvement » de générer et d’explorer des mouvements, d’échanger avec les autres sans chercher à imposer une interprétation universelle. Dans ce sens, le travail artistique et sa transmission ne sont plus séparés en deux domaines distincts qu’il conviendrait de concilier d’une façon ou d’une autre ; ils sont liés organiquement l’un à l’autre, dans un enrichissement mutuel.

Pour plus d’informations concernant le glossaire, voir la brochure en français

dans le Dropbox ou sur le site de la compagnie.

Pour télécharger l'app : IOS / Apple devices / Android devices

Sous le label CocoonDance, ils développent depuis plus de 22 ans des productions toujours surprenantes et innovantes. ... Ce sont en effet des êtres artistiques jamais vus qui ont jusqu'à présent une attraction hypnotique dans toutes les productions. Jusqu'à maintenant, tous les corps artistiques de cette série sont des utopies de danse fantastiques, avec leur qualité de mouvement extrêmement esthétique et leur originalité chorégraphique, mais aussi leurs petites touches d'humour. (Bettina Trouwborst, tanz, 05.2022)

Cocoon Dance a gagné en réputation ces dernières années avec des pièces exceptionnelles, finement travaillées, qui tournent autour des questions de l'ère numérique. (Eva-Maria Magel, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 23.12.2021)

Il y a 20 ans, la compagnie Cocoondance de Bonn, de renommée internationale, a été fondée par la chorégraphe Rafaële Giovanola et le dramaturge Rainald Endraß. Durant cette période, ils ont connu de nombreux succès. De leur base au Bonn-Endenich Theater im Ballsaal, ils n'ont cessé de développer de nouvelles et fascinantes formes de danse et de mouvement qui ont enchanté les professionnels et aussi bien le public. (Bernhard Hartmann, General-Anzeiger Bonn, 04.12.2020)

L'homme a connu des temps meilleurs. Couronne de la création ? Sujet rationnel digne ? Un arrangement symétrique de membres, plus des muscles, des tendons, des os destinés à la marche droite ? En principe, oui. Mais si l'on en croit la compagnie de danse CocoonDance de Bonn, il y a en lui de toutes autres créatures, bien plus représentatives de son existence actuelle : des êtres animaux, insectoïdes, amorphes-fantastiques, technoïdes. Et celles-ci se manifestent actuellement à chaque nouvelle pièce que l'ensemble chorégraphent. Pour cela, l'ensemble a dû se réinventer. Ils ont dû jeter aux orties des concepts dramaturgiques complexes, leur ambition d'inventer une narration postmoderne pour la danse. Ils ont dû supprimer leur envie de richesse de mouvement, de virtuosité dans les séquences chorégraphiques. Puis cela arrive : CocoonDance enchaîne les succès. L'ensemble reçoit la Spitzenförderung de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et est invité pour la deuxième fois cette année au plus important festival de danse indépendante, la Tanzplattform. (Nicole Strecker, kultur.west, 05.02.2020)

Les danseurs de CocoonDance, autour de la chorégraphe Rafaële Giovanola et du dramaturge Rainald Endrass, ont fait l'expérience des espaces de perception profonds. ... La curiosité de la mise en scène et le désir de recherche chorégraphique leur ont valu des prix et des reconnaissances, ainsi que les applaudissements enthousiastes d'un public qui suit avec fascination la difficile mise en œuvre chorégraphique et danse de questions philosophiques et l'apprécie par ses encouragements. (Klaus Keil, tanzweb.org, 13.06.2019)

La compagnie CocoonDance de Bonn, fondée en 2000, montre à chaque fois dans la Ballsaal ... la qualité artistique de ses projets. ... On expérimente avec différentes perspectives narratives et perceptives, on cherche à bouleverser la conception locale de l'art. Des réponses définitives et concluantes à une pièce ne sont plus données, mais laissées à la réflexion personnelle, à la subjectivité. Il est ici essentiel de considérer le spectateur comme l'élément perceptif. Le mettre en scène en faisant de lui un performer, qui réfléchit et participe, se fond dans les mouvements des danseurs. ... La liberté artistique et le travail d'improvisation contribuent à ce que des pièces comme "Vis Motrix" ou "Ghost Trio B" puissent être créées et rencontrer un succès international. (Barbara Franke, Bonner Rundschau, 21.01.2020)

... le travail de CocoonDance est plus que jamais reconnu : l'invitation à la Tanzplattform Deutschland ... , Spitzenförderung de Rhénanie-du-Nord-Westphalie,  Doppelpass-Plus-Förderung de la Bundeskulturstiftung. C'est comme si la compagnie avait elle aussi grandi et était en même temps arrivée à l'intérieur de la danse. (Melanie Suchy, Die Deutsche Bühne 06/2018) 

Le public, c'est nous tous. Un thème qui intéresse Rafaële Giovanola et Rainald Endraß depuis des années dans leurs chorégraphies pour CocoonDance et qui a donné au public de Rhénanie-du-Nord-Westphalie des productions électrisantes. (Thomas Linden, TRAILER, 27.07.2017)

Il y a peu de compagnies en Allemagne qui façonnent leurs productions avec une telle densité esthétique. (Thomas Linden, Kölnische Rundschau, 27/06/2017)